2. L'attaque des brigands

«Avant de les enterrer, nous devrions d'abord les fouiller, peut-être ont ils des objets qui pourront nous servir ?» intervint Blake.

Sur ces mots, elle entreprit de réunir les possessions de tous les bandits, qu'ils fussent morts ou inconscients.


Blake fait 10 pour la fouille. Test de perception donne 18( 10 + 8 )

En fouillant le chef des bandits, Blake mit de côté les divers objets intéressants ou de valeur sur lesquels elle avait mis la main : un arc long composite +2, une dague, deux fioles de feu grégeois, une armure de cuir, 20 flèches, deux jours de rations de survie et 35 pièces d'or.

L'homme avait également autour du cou une amulette en argent dont le pendentif avait la forme d'une tête de cerf ornée de bois.

En plus des chevaux, la fouille des autres bandits révéla quatre armures de cuir, quatre arcs longs, 80 flèches, 4 épées courtes, 8 jours de rations et un total de 40 pièces d'or.

Thom s'approcha de la demi elfe et lui mit la main sur l'épaule. Il avait remarqué qu'elle ne paraissait pas aussi joyeuse que les autres, et qu'elle s'était chargée de la fouille pour masquer son embarras.

«Vous avez vaillamment combattu, Mademoiselle Blake. Même si vous n'avez pas été aussi efficace que les autres, c'est l'intention qui compte. Vous avez risqué votre vie comme nous tous. La prochaine fois, c'est vous qui brillerez, j'en suis sûr.» dit il pour la réconforter.

Puis il remarqua la curieuse amulette qu'elle tenait en main. «Je peux y jeter un coup d'œil ?» demanda-t-il.

Comme Blake hochait la tête, Thom s'empara du pendentif à la tête de cerf et creusa sa mémoire pour savoir ce que le symbole pouvait bien signifier. Il le soupesa également pour tenter d'estimer sa valeur.

«Une tête de cerf ? Ça a peut-être un rapport avec ce bon vieux Erastil ?» se dit-il.

Alors qu'il réfléchissait, Urin vint à sa rencontre  :
«Joli médaillon que vous avez trouvé, ami Barde. Je peux vous aider à l'examiner, les babioles en métal précieux, ça me connaît un peu. Après tout, je suis un Nain. » s'exclama-t-il.

Le druide ferma alors les yeux et marmonna une formule incompréhensible puis il annonça, tout sourire :
«J'ai demandé un peu d'aide à Gozreh pour nous éclairer.»


Urin lance Assistance Divine (+1 à un jet de compétences) sur eux deux.

Thom réalise un jet de Connaissances Folklore Local 1d20+7 donne 15 et un jet de Connaissances Religion 1d20+2 donne 15

Urin réalise un jet d'Estimation 1d20+3 donne 17

Thom et Urin examinèrent le pendentif en argent du chef. En fouillant dans sa mémoire, le barde constata qu'il ne pouvait s'agir d'un symbole d'Érastil, car ce n'était pas là une forme très courante et il était peu probable qu'un bandit vénère ce dieu. De plus, Thom se souvint de quelques rumeurs qu'il avait entendues à Restov : les bandits de la région s'étaient regroupés et organisés sous le commandement d'un chef que l'on connaissait sous le nom de "Seigneur-Cerf". Peut-être que cette amulette symbolisait leur allégeance envers ce mystérieux chef bandit ?

Urin quant à lui, en bon nain qu'il était, il avait évalué la valeur du pendentif entre 15 et 20 po. Il en fit part au barde puis lui demanda :
«Je peux garder le pendentif ? Je suis un druide de Gozreh, je ne m'intéresse pas au partage du butin. Ce sera la seul part que je réclamerai.»»

«Comme il vous plaira, Maître Urin. De toute manière, je crois que personne d'autre n'a envie de le porter...»

Ayant reçu l'assentiment de Thom, le nain prit alors l'amulette et la mit à son cou. Puis il s'en alla en direction de l'écurie.

«Je vais y conduire nos nouvelles montures fraîchement gagnées expliqua-t-il avec un clin d'oeil amusé.

Pendant ce temps, un éclat de voix attira l'attention de Thom. Blake sortit elle aussi de sa torpeur et tourna la tête en direction de la querelle. Visiblement, Gawyn et Weiss étaient en train de se disputer au sujet du sort des brigands.

«Nous devons les faire pendre ! Je ne comprends pas pourquoi vous vous y opposez, Mademoiselle Schnee. Après tout, vous en avez également occis un...»

Weiss rétorqua d'une voix excédée : «Vous m'avez mal comprise, Messire Gawyn. Je ne m'oppose pas à leur mise à mort, mais je refuse que nous les exécutions nous mêmes. Tout d'abord nous allons les interroger, puis nous les livrerons aux gardes de Restov.  Messire Oleg nous a dit qu'ils viendraient bientôt au Comptoir.»

«Mais la charte nous autorise à les juger ! Nous ne pouvons pas nous reposer sans cesse sur Restov. Nous sommes les futurs seigneurs de ces Terres, je vous le rappelle.»

Weiss se mordit la lèvre. Le paladin marquait un point, elle devait penser comme une future dirigeante.

«Très bien. Dans ce cas, nous leur organiserons un procès équitable, nous ne sommes pas des barbares. Ils seront pendus uniquement si le jury, c'est à dire nous, le décidons à la majorité. .

Voyant que Gawyn restait muet, elle ajouta :
«Et je ne pense pas que Iomedae désapprouverait mes paroles.»

Gawyn serra les poings. Mais il finit par s'avouer vaincu. Sa vengeance ne devait pas entrer en contradiction avec les préceptes de justice de son culte. Il était un paladin, pas un simple vengeur avide de sang.

«Votre clairvoyance en toutes circonstances m'impressionne, Mademoiselle Schnee. J'ai pris ma décision, je me rangerai à votre avis.»

Dans son dos, on entendit alors les vigoureux applaudissements de Thom, visiblement satisfait de l'issue de la querelle.

«Et si nous allions interroger nos chers prisonniers ? Je crois qu'ils sont en train de revenir à eux... » fit-il pour changer de sujet et clore définitivement la discussion.

Effectivement, les trois brigands survivants qui avaient été faits prisonniers avaient repris connaissance. Ligotés et bâillonnés, ils se débattaient bruyamment dans l'espoir de s'évader. Mais leurs liens étaient bien serrés et ils finirent par se résigner à leur sort.

Gawyn, Weiss et Thom s'approchèrent alors. Le paladin ôta le baillon de Happs Bydon et l'admonesta :
«Alors, vous faites moins les malins maintenant, misérables ! Vous avez de la chance que nous avons encore besoin de vous, sinon vos corps se balanceraient depuis longtemps au bout d'une corde !»

Il marqua une pause avant de reprendre :
«Maintenant, vous allez répondre gentiment aux quelques questions que nous allons vous poser... Sinon...»

Il porta la main à son épée pour paraître plus intimidant.


Gawyn fait un jet d'Intimidation 1d20+3 (DD12) donne 12

Weiss précisa :
«Vous êtes nos prisonniers. Si vous coopérez, nous serons peut-être plus indulgents avec vous au moment de devoir procéder à votre jugement.


Weiss réalise un jet de Diplomatie 1d20-2 donne 6(Ah enfin un jet raté...)

Thom prit à son tour la parole en s'adressant à Happs.
«Bon, nous aimerions savoir où se trouve votre campement, et combien d'autres brigands il y a. Nous aimerions aussi connaître la signification de l'amulette qu'on a trouvé sur vous.»


Thom réalise un jet de Diplomatie 1d20+3 donne 10 (le DD était de 20...)

Happs éclata de rire. Un rire narquois et méprisant.
«Vous croyez que vos belles promesses vont me faire cracher le morceau ? Peuh ! Vous pouvez vous foutre le doigt dans l'oeil, je dirai rien. »

Visiblement, la diplomatie ne faisait pas effet sur le bandit. Gawyn s'approcha alors et dégaina sa lame, qu'il pointa sur sa gorge. «J'ai mal entendu. Vous pouvez répéter ?

Happs déglutit. Peut-être qu'il allait parler tout compte fait, il avait pas vraiment envie de finir comme Crow et Stan. La loyauté ça avait du bon, mais il préférait être vivant.

«C'est bon, t'énerve pas la boîte de conserve ambulante, je vais vous les donner vos foutues réponses.», lâcha-t-il. «Le camp de l'Épine se trouve à quelques jours de cheval d'ici, au sud-ouest, dans la forêt. Il est construit au bord de la rivière, pas compliqué de le repérer quand on connaît le coin. C'est Kressle qui le commande. Un joli bout de bonne femme, plus cruelle que dix trolls. Et y a huit gars avec elle. Quand elle remarquera qu'il nous est arrivé un pépin, elle débarquera illico ici pour vous massacrer...»

Il avait prononcé ces derniers mots avec un rictus mauvais et il fallut l'intervention de Thom pour empêcher Gawyn de lui trancher la gorge.

«Merci de l'information, nous essaierons de les attaquer avant qu'ils ne s'en aperçoivent, dans ce cas...», commenta le barde, «Et pour le pendentif ? Que représente-t-il ?»

«Il représente notre appartenance à l'organisation du Seigneur Cerf, rien de plus. Si tu croyais que c'était une amulette magique, désolé de te décevoir mon gars !»

Thom fronça les sourcils, son hypothèse s'était avérée correcte.
«A quoi ressemble-t-il ce Seigneur Cerf ? Quelle est sa véritable identité et où se cache-t-il ?»

Happs haussa les épaules.
« J'en sais rien, je l'ai jamais vu. Y a que Kressle qui le sait. »

«Revenons-en au Camp de l'Épine », intervint Weiss. «Comment est il défendu »?

Happs ne répondit pas tout de suite.

«Si je vous donne ces informations, vous me garantissez la vie sauve ? finit-il par demander.

Weiss pinça les lèvres. Elle s'apprêtait à répondre par la négative — elle ne pouvait rien promettre — quand Thom la devança :
«Oui, vous avez notre parole, que Shelyn en soit témoin !».

Rassuré, le chef des brigands poursuivit alors :
«Le camp est défendu par deux tours de guet, et nous avons aussi des pièges à ours qui traînent...»


Thom réalise un test de Bluff contre Happs 1d20+8 (en comptant le +5 car Happs veut croire le barde) donne 14

Test de Psychologie Happs 1d20+1 donne 6

«Merci, de votre coopération Messire Happs, ça nous servira quand on devra affronter cette Kressle.»


Après l'interrogatoire, Happs et ses deux acolytes furent conduits dans leur «cellule». De fait il s'agissait d'une des chambres du dortoir, qui avait été aménagée et renforcée pour accueillir quelques prisonniers. Cette idée avait été proposée par Blake, et faute de trouver mieux — l'écurie ou la réserve étaient pleines à craquer— Oleg se résigna à cette option.

Les aventuriers avaient convenu de les juger une fois que les brigands du camp seraient également neutralisés. Le cas des bandits réglé, et le partage du butin effectué — chacun prenant ce qu'il estimait utile — ils passèrent le repas de midi à débattre de la suite des opérations.

Gawyn était pressé d'aller régler leur compte aux autres brigands et proposa à ses compagnons d'aller immédiatement au camp des bandits :

"Nous avons une bonne semaine devant nous avant que Kressle et ses sbires se rendent compte que quelque chose s'est passé au comptoir. Je pense que nous devrions profiter de l'effet de surprise pour mettre le reste de la bande hors d'état de nuire. Ainsi, nous aurons les coudées franches pour nous occuper de l'exploration de la région."

Blake se rangea également à l'avis du paladin. "Gawyn a raison, nous n'avons pas un instant à perdre.", renchérit-elle. "Je préfère les attaquer dans leur propre camp que de les attendre au comptoir."

"Vous ne comptez tout de même pas vous rendre au camp dès aujourd'hui !" intervint Weiss, qui ne partageait pas l'enthousiasme de ses deux camarades. "Nous devons tout d'abord réfléchir à une stratégie, il est inutile de se précipiter dans la gueule du loup de manière totalement inconsciente. Et de toute façon, je refuse de partir maintenant. Je ne sais pas pour vous, mais moi je dois me reposer."

Urin opina du chef, approuvant la prudence de la jeune magicienne. "En voilà une qui se sert de sa tête... Quels écervelés, bon sang !" se dit-il.

Voyant que deux camps se formaient, avec encore une fois Weiss et Gawyn prêts à se prendre le bec, Thom essaya de couper la poire en deux.

Oui, il vaut mieux se reposer aujourd'hui, approuva-t-il. Nous avons assez eu d'émotions fortes pour la journée ! Après, Mademoiselle Schnee, je suis d'accord avec vous, il faut réfléchir à un plan d'attaque. Mais rien ne nous interdit d'effectuer un peu de repérage préalable, non ?

Weiss rougit.
Oui, évidemment. Je n'ai pas dit qu'on allait se tourner les pouces jusqu'à que les bandits viennent nous chercher. Demain matin, nous pourrons essayer de remonter leur piste..

Parfait ! aboya Gawyn. Puisque c'est décidé, je vais aider Oleg au comptoir.

Joignant le geste à la parole, le paladin rejoignit leur hôte au sommet du toit où il continuait encore à réparer la toiture.